je m’abstiens de parler me tais le fais comme on dit
je réduis le bruit qui environne calme le jeu pause un temps
je te ôte la langue la prends
et t’impose de taire ces mensonges ces calomnies ces médisances
je t’y réduis
je fais que ces médisances ces calomnies ces mensonges ne trouvent plus crédit
et tombe le silence
je m’abstiens d’en parler le tais le passe sous lui
lis les journaux allume ta télé
sur ce qui se passe écoute on le fait immense
on passe à tabac ou sous silence
on ne parle pas on tait on terre
on ne dit plus on ne fait que plaire
on se tait on se tut rien dont on ne peut être fier
on chancelle on matière on impose on procure
on défend on poursuit on affaire on abolit
le roi aussi à ses procureurs faisait faire silence
et la loi à son tour se tait
cas non prévu
et l’amour pareil disparu
tes lettres perdues tes lettres retenues je t’aimais tant tu me tues
après avoir été longtemps sans vous écrire
je romps enfin le silence
en moi tant de maux tant de plaies d’espérance
je vous salue
secret silence
oubli silence
calme silence
absence silence
et il y a ce bruit bruit continu musique des corps cordes tendues
et il y a ce temps instant coupé respiration retenue
ce temps que marque le vide le plein contenu
et au contraire des bavards qui enduisent les toiles de mille fracas
il y a comme dans un regard le monde entier suspendu
sans voie
silence

1ère mise en ligne et dernière modification le 26 juin 2013.