ma mort


c’était un soir d’août sur la côte ville portuaire plus que balnéaire les jours déjà diminuant nuit bleue air frais odeur d’orage vent venu du large
c’était il y a vingt ans déjà presque hier pareillement
c’était dans ton regard plongeant dans le bleu de tes yeux inondés aussitôt de larmes image trouble rêve on aimerait mieux
c’était dans cet hôtel parisien rue en pente douce menant à un jardin où on se retrouvait avant avant que tout flanche ma tête tes hanches nos mots et le monde dans le sombre
c’était au dernier étage de la maison de mon enfance dans les combles chaleur insoutenable sous les tuiles de terre cuite qu’un simple vasistas éclairait je m’en souviens
c’était dans tes bras tu regardais ailleurs qui ne me voyais pas tu écoutais le vent ou simplement le battement de ton cœur
c’était ici c’était là c’était partout à la fois c’était il y a cent ans
c’était à l’arme blanche un coup d’essai trop concluant trop parfait
c’était rouge sang blanc gris vert
c’était un crime dont jamais on ne retrouva le coupable le cherchant dans des suites de portraits sur des fichiers numérisés au travers du pays de l’europe entière qui déjà avait fui
c’était le jour du silence
c’était en france au nord du pays
c’était seul dans un appartement vidé de tout tout vendu tout laissé tout abandonné à d’autres
c’était dans tes bras tu dormais et rien jamais pour te réveiller
c’était raté
c’était jeté dans l’air respirant une dernière fois les yeux ouverts voyant le paysage l’horizon trop loin
c’était en 24 tu verras
c’était prévu écrit annoncé
c’était pour te plaire te faire te retourner que tu reviennes parles encore me retiennes ça a raté
c’était l’hiver l’automne peut-être l’été dans une auto un canyon dérapage poussière route glissante finissant dans le fleuve noyé brûlé
c’était rien juste une fin et tout a continué



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 24 juin 2016.