la vérité sur w.


il faut dire la vérité sur w. toute la vérité enfin essayer
w. est illustre brillant lumineux on se sent ombre près de lui non la sienne mais juste une banale ombre l’envers de la lumière comme la banlieue de la ville
w. nous perd qui mêle les mots déployant des phrases infinies dédales réseaux résilles qu’il coupe segmente dissèque éparpille sur les tables de la ville le sol de nos vies
w. a perdu le rythme installé dès ses premières œuvres comme quelqu’un qui trop tôt trouve ce qu’il cherche s’épuisant alors à chercher autre chose qui n’y croit pas lui-même
w. n’a volé livre ni dvd rien d’autre que du temps à la mort qui le rattrape le poursuivant depuis longtemps il ralentit fatigue s’épuise marque une pause elle s’avance le frôle il repart un souffle un bond même mais retombe la terre au visage
w. a l’âge de ses mots l’âge de ses yeux qui forment paysage comme la ville se déploie en soi
w. n’a pas d’enfant connu mais combien cachés
w. alors qu’on le croisait au hasard des rues toujours semblait absorbé dans mille pensées nouées profondeur de l’être abîme obscure que son visage laissait paraître comme le vent la tempête qui marchant seul répétait tais-toi s’il te plait
w. n’est pas celui que vous croyez



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 8 décembre 2014.