délaissé
de soi la trace
ailleurs
autour
autour de soi
et celle des autres à celles des autres mêlées
délaissés mêlés à soi
délaissant la douceur des peaux le velours des doigts la pulpe
délaissant de la paume la peur
à tout va
le temps s’étire
les lieux s’étalent
les hommes pires
que le mal ploie
délaissé
il y a
délaissé
encore
délaissé
ton corps et le sien qu’on oublie qu’on achève
ton sang qui peine à fleurir regarde
délaissé est le temps
délaissés tes jours
regarde le monde il s’efface un peu plus
à chaque tour
de la main délaissé le corps tombe
se cale dans un coin sous la pierre
meurent les heures fragiles des vies
écoute il bat encore bruit sourd
dans les villes on se perd
ailleurs on ne vit
dans les rues comme en mer
sur la grève un lit
étendu
éperdu
le temps enivre plus que le vin
regarde
délaissés sont les hommes
et les plaines aussi
plainte fragile tu cris
regarde
dans les rues on s’active mais pourquoi
dans la ville on commerce mais pour qui
de côté on se met esquive dérive infinies

1ère mise en ligne et dernière modification le 29 octobre 2014.