marcher dans une ville connue c’est toujours revenir sur soi-même ses traces ses histoires les savoir proches prêtes à surgir ici et là non par surprise juste comme attendues et de changer d’itinéraire n’y fait rien qui convoque ce qui provoque ce changement l’assoie le pose comme évidence et la ville de ne plus être que ce montage d’histoires vécues rues pour témoins comme si aux façades avaient été inscrits nos plaintes joies et tourments appels téléphoniques passés voix encore résonnantes entre les pierres roses ricochant sur les bétons reflets des vitres ensoleillées photographies prises rangées on ne sait où si ce n’est en soi claires et nettes comme un 4 par 6 affiché à chaque carrefour éclairé la nuit et qu’on renouvellera à chaque clignement des yeux et toutes ces pensées notées dans des carnets autant de page à se souvenir comme nos pas foulant l’asphalte gris de la ville
aujourd’hui me sont revenues plusieurs histoires comme n’en fabriquant plus qu’une que des années pourtant séparaient et que tout opposait comme si dans ces pages tournées la matière du présent se trouvait révélée et même se trouvait à son aise histoires de luttes mots échangés histoires de doutes larmes tirées histoires de fuites ne fait-on que cela depuis toujours
strasbourg_avril 2013

1ère mise en ligne et dernière modification le 12 avril 2014.