sur la ville (et à fleur d’elle)


on avait laissé dernière nous les routes soulevées voitures invisibles que le bruit aérien trahissait comme ces avions trop hauts dans le ciel que la vapeur d’eau désigne à grands traits
on avait laissé les tours colorées vulgaires quand allumées scintillant de milles facettes comme une salle de jeux désertées dans un casino de la côte été passé
et les toits aux reflets façon papier aluminium froissé que le souffle du vent maintenait à bonne distance du sol apesanteur contrariée
on avait laissé les chemins fléchés les programmes planifiés notre regard voyager
on avait laissé la ville nous prendre et nous de l’effleurer

on avait marché longeant les ilots réguliers que des rues taillées d’un coup de lame délimitaient mieux que les façades comme on fait de la cour prisonnier le tour d’un pas régulier parce que surveillés liberté plus que conditionnelle
on avait marché marché d’un pas lent sous les arcades le long des parcs au nord de la gare entre les tables dressées restaurants fermés terrasses désertées

on avait à peine levé les yeux c’était le sol qu’on regardait peintures empreintes marques fragments la ville se dessinant au travers d’un vocabulaire minimal résumé au nécessaire que du moindre regard tous on comprend
on avait à peine levé les yeux se limitant au plan imaginaire que les feux tricolores peints de jaune faisaient dans le ciel comme ces points numérotés jeux d’enfants sur une feuille que de la main on relie révélant une réalité clairsemée émiettée perceptible maintenant

à fleur d’elle on avait été



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 4 mars 2013.