infatigable


les brise-lames semblent vouloir se noyer qui avancent à la mer et de s’y frotter s’usent tant qu’en sont brisés plus qu’elle et le bois de devenir branches aux fruits de pierres rondes roulées avant de revenir en grains s’échouer
et la mer de toujours faire le même mouvement prenant la terre y posant galets et de repousser plus en dedans ses aménagements
et l’homme d’opposer grèves et parapets murs et remblais autant

les jours de grand vent on longe la digue sous les embruns de sel blanc et quelques galets volants

des galets on lui en a volés d’abord en mer cordon littoral qui protégeait l’estuaire puis sur l’estran à pleins wagons qu’on ose fier faire rouler à même la pierre train au charbon parcourant la baie parenthèse ouverte dont le nom n’en a pas encore l’usage
un train comme en campagne aller et retour longe la pleine étendue fragmentée de la plage et de passer sur les brise-lames comme des routes croisées sans y veiller simples passages nivelés
train entre mer et promenade risquant plus encore que jours de tempête un bateau sur les vagues flottant car du fer ne sait partir qu’en déraillant folie de travers couché sur le flanc la houle reprenant le charbon gris se répandant et la vapeur nappée de blanc de se confondre au ciel couleur de perle

une estacade cent fois détruite s’avance comme prenant la fuite et l’eau de l’encercler et de faire garde en son pied avant que de l’écrouler encore

les rails et la passerelle disparaitront épuisés devant le ressac infatigable et les galets



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 17 décembre 2017.