esquisse


pas grand chose de comparable avec françois bon mais suivant son invitation tenter ici un inventaire la description de son écosystème personnel

la valise de françois fait penser à celle que marcel duchamp concocte avant de quitter la france occupée une valise-mémoire une valise faite d’objets miniatures à l’œuvre des réductions valant autant que les originaux un bagage que tu emportes parce que le reste jamais on ne te laissera le passer alors tu réduis minimises extrais et rassembles ce qui pourrait ailleurs encore fabriquer ton écosystème personnel

pas la mémoire des choses qui l’ont pour moi il y a 55 carnets de papier recyclé achetés chez monoprix dans la série vert et remplis de notes de voyages parfois si proches du point de départ et de dessins d’architecture maladroits puis moins et de mots enfilés dont les colliers sont restés ouverts entre 1990 et 1993 il y a 64 carnets noirs de format A5 avec ou sans spirale pour les 3 années qui suivent et simultanément des plus petits des moleskine ou ressemblants aux couvertures de couleurs palette aujourd’hui dans l’étagère qui les rassemble il y a de grands cahiers achetés chez sennelier sur les bords de seine couvertures rigides à la peau de toile beige avec les premiers projets d’architecture entre 1991 et 1997 dessins au crayon avec la gomme puis au stylo pilot noir des pages entières d’écritures architecturales des tentatives d’épuisement de la forme il y a 22 carnets plus épais ocres aux couvertures légères tenant dans la poche dont les pages à force de manipulations se détachaient puis des plus petits encore plus légers plus fins grands comme les premiers téléphones portables avec mille mots mille notes issues des lectures comme aujourd’hui je les note sur twitter y ajoutant un hashtag suivi du nom de l’auteur jusqu’en 2011 il y a mes deux premiers articles sur blogspot le 22 avril 2011 dévasté & celui concernant françois bon que je souhaitais invité à l’école d’architecture et ceux qui suivirent avant la création de ce site le 15 juin 2013 hébergé par ovh et bâti par françois bon il y a toutes les photos faites avec mon téléphone et son application aux petits carrés cernés de blanc voilà bien longtemps que je n’utilise plus d’appareil des photos qui s’entassent s’emmêlent dans des fichiers parfois datés souvent non sur un disque dur externe après que l’iphoto de mon précédent mac en ait perdu des centaines et il y a ces petites éditions reliées au papier glacé un livre par jour mais non un chaque jour regroupant toutes les photos faites en une journée et mises en page selon l’ordre des prises 48 livres réalisés en trois exemplaires chacun entre le 21 mars 2013 et le 24 décembre 2014 il y a des tweets 18 864 exactement depuis 2011 mêlant prises de notes urbaines architecturales et littéraires et citations en tous genres il y a des notes des notes des notes sans fin et sans fin des assemblages de mots oubliés et épars comme ici dans les pages brouillon inaccessibles de ce site des débuts griffonnés et perdus dans le tout je me souviens de dominique petigand parlant des musiques de david lynch les débuts sont toujours promoteurs épatants mais il s’épuise vite se perd j’en fait autant juste que les débuts sont moins épatants j’entrouvre j’esquisse je laisse ouvert tout ouvert et repense à cette hypothèse de travail qu’en troisième année de mes études d’architecture il fallait trouver pour commencer un exercice une hypothèse un mot clé porteur de notions spatiales ce que toujours aujourd’hui j’applique avec les étudiants que j’accompagne et mon mot mon hypothèse était esquisse qu’on avait traduit en trois qualités spatiales irréductibles petit rapide multiple

incapable de finir d’achever j’esquisse et c’est sûrement ça mon écosystème personnel



retour haut de page

écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
Licence Creative Commons (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
1ère mise en ligne et dernière modification le 17 avril 2017.