la nuit tombait sur le couvent ailleurs aussi certainement et le sombre de remplacer l’ombre de gagner les conduits les couloirs les cellules le réfectoire contournant le chapitre où ils s’étaient réunis comme la nuit contourne la lune par habitude plus que par envie
par instant les couloirs s’éclairaient rais de lumière dans le bloc de béton on voyait passer une ombre un corps peut-être puis s’effaçait la lumière nous replongeant dans la nuit on aurait dit des pulsations ici là là-bas aussi sans ordre sans raison un battement de cœur fluctuant en vie
dans les conduits dans le noir dans la nuit sentir le lieu sans effort l’espace indicible que nos yeux parcouraient plus que nous-mêmes marcher au hasard à l’affut aux aguets pousser d’une main la porte d’acier carré parfait pivotant sur son axe et dans l’église entrer avec le froid et ce vide immense qui parle si fort du silence

qui sait d’où la lumière vient
qui sait où elle va
n’est-elle pas simplement
simplement là