c’est retrouver là l’appartement d’enfance trame constructive rationalisée de 6 mètres 24 au carré poteau hexagonal béton bouchardé dans l’entrée et cette lumière directe qui pénètre au sud par trois fenêtres verticales découpées en huit carrés de verre posture d’un homme debout disait perret et au nord par reflet une autre lumière par trois fenêtres pour le séjour une de plus avec la cuisine ouverte sur le coin repas et une encore si on ajoute porte coulissante repliée la petite chambre de 7 mètres carrés où je dormais
c’est retrouver la transparence en tous sens quand on entre quand on y est en diagonale en profondeur et là sur l’image en latéralité le regard au travers du plan des pièces comme définissant l’espace plus que les murs eux-mêmes le regard construisant à la fois le lieu et l’image qu’on s’en fait et au loin dans la faille la salle de bain qui donne côté bibliothèque et côté chambres celle des parents par une porte étroite et cette autre coin rangement passé pour arriver dans la mienne quand la porte coulissante du séjour était fermée
c’est retrouver l’espace continu et l’absence de couloir où chaque déplacement se fait dans une suite quasi chorégraphique de pas sans parcours faisant danse on tournait autour des pièces mon frère et moi ou plutôt on tournait en elles faisant valser l’espace ronde enivrante quand les portes toutes étaient ouvertes nos pas sourds pieds nus sur le parquet de chêne doré à creuser un sillon imaginaire dans la terre soulevée par une construction croisant poutres et poteaux de béton
c’est retrouver là le temps d’une vidéo ce qui est devenu l’appartement témoin l’appartement perret juste en-dessous de celui que la famille habitait et c’est le retrouver ici à l’autre bout du monde dans la pièce au tatami de 3 mètres par 3 mètres où je vis désormais

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photo kenta akiyama