voyage à tokyo XXVII


peut-être la première fois peut-être pas qui pour se souvenir alors que le jour pointe sur une ville blanchie flocons dans l’air suspensions ouatées floues on se lève et rêve et si ce jour le dernier
les bruits par le manteau de neige absorbés la lenteur de la chute temps arrêté on regarde rien de bouger ni homme ni bête les automobiles sous un voile blanc cachées on se lève et rêve et si ce jour le dernier
bouger ne pas marcher surtout pas rester figer visage et regard rester muet on se lève et rêve et si ce jour le dernier
dans le ciel même blancheur qu’au sol tapissée reflet parfait pris au piège l’air blanc respirer reprendre son souffle manquer d’air la nuit reviendra le savoir le deviner on se lève et rêve et si ce jour le dernier
la porte claque la flamme s’éteint la femme s’écarte l’homme la retient on se lève et rêve et si ce jour le dernier
peut-être la première fois peut-être pas cette pensée qui obsède ce va-et-vient en tête ces choses devant les yeux qui couvrent l’horizon ces souvenirs ces joies ces cris aussi ces gens ces êtres ces lieux on tourne la tête mais rien y fait l’image prégnante et démultipliée du passé qui met à distance exclut encore et à jamais on se lève et rêve et si ce jour le dernier



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 30 janvier 2017.