improviser c’est
improviser
ne pas savoir où aller mais
y aller
improviser
faire sur le champ
des vers
de la musique
un discours
un bal
un dîner
quoi
qu’importe
improviser
parler du jaune de la table de la caisse devant soi du fruit rond et coloré posé
parler des autres tiens toi assise devant moi qui me regarde sans m’écouter
parler de celle qui hier est morte faute à ses oreillettes dit-on pourtant
parler de tous ceux qui comme des dingues roulent rois du monde
improviser
parler du rouge de ses jambes de l’anamorphose là là à deux pas sur les murs
parler de georges rousse de felice varini du musée des beaux-arts d’ici
association d’idées les escaliers le miroir le monde dans un cercle résumé
le monde contenu et infini aux mille reflets en parler
improviser
parler de l’écho en soi autour ailleurs
parler du temps non celui qu’il fait
mais de celui qui nous défait
parler
improviser
entendre la porte se refermer
l’entendre claquer
une fois
une fois encore
improviser
parler de là-bas le froid les villes verticales les tours qui pointent le bas plus que le ciel
les rues filent entre elles se faufilent je cours me glisse il parle pour moi
parler de ce lointain le temps des pas perdus la mort qui vient parler enfin
tout va bien on se reconstruit elle advient nous détruit
improviser
tu voudrais te taire on t’oblige à parler tu voudrais partir on te te retient
parler
rien à dire
la peur au ventre
parler enfin
braodway
new-york
rouen
rien à perdre
improviser
j’écris en suis saoul
les mots blessent
tu me laisses
fou
improviser
improviser
achever de parler achever de se taire écrire se pencher tomber en l’air
j’ai joué
perdu trop déjà
j’ai joué
perdu là-bas
improvisé
juste improvisé
que peut-on être de plus que juste des improvisés
(écriture live chronique #hdr)

1ère mise en ligne et dernière modification le 30 janvier 2014.