base-vie


hier je suis allé à évreux écouter et voir françois bon dans une lecture performance autour de led zeppelin la salle était pleine sorte de club un comptoir éclairé des murs sombres une scène avec au-dessus projetée l’image du groupe un soir de concert

hier je suis allé à évreux après un rendez-vous de chantier à louviers un peu plus vers le nord un peu plus vers la seine suivi d’un déjeuner dans la cabane où d’habitude on se réunit pour travailler on dit base-vie c’est ainsi il y avait le président de la fédération du bâtiment et des élus de collectivités du projet le maître d’ouvrage et des techniciens il y avait plein de gens très biens alors à table on a parlé situations économiques monde du bâtiment jeunes emploi et tout ce qu’on peut mettre dedans jusqu’à ce que je mette les pieds dans le plat construire construire il faut arrêter les campagnes deviennent des villes à force de les urbaniser et puis l’étalement urbain c’est contre ça qu’il faut lutter il faut arrêter les lotissements le chacun sa maison chacun pour soi reconstruire les villes sur leurs fondements ne plus détruire et le président de la fédération de me dire jusqu’à maintenant je vous trouvais sympa là je vous trouve désagréable monsieur

hier je suis allé à évreux écouter et voir françois bon mais étais en avance alors loin du centre me suis garé et dans la ville ai marché au hasard des rues des enseignes des appels et des lumières que posait le soleil sur les sols clairs j’ai trouvé un café qui faisait un angle ça devrait être toujours ainsi le café et l’angle y suis entré porte vitrée axée sur l’équerre que fabrique la salle un côté rue un côté place celle du marché et au comptoir me suis installé accoudé comme ceux qui déjà là étaient qui se taisaient tous tournés de trois-quarts à regarder dehors qui étaient dedans j’ai commandé une bière une petite un galopin ai-je dit au patron qui me l’a servi dans un grand verre ça simplifiait et qu’il a posé sur le zinc de cuivre à coté de la note ticket sous coupelle rouge j’ai avalé une gorgée ça ne m’a pas réchauffé j’ai écouté comme chaque fois dans ces lieux-là ce qui allait se dire de quoi allaient parler ces habitués du comptoir qui doivent être là chaque soir et chaque matin peut-être plus qu’habitués la famille-même et ça a mis du temps à démarrer qui ont fini par parler d’un fait divers survenu au matin la police dans l’affaire et le patron de couper court qui voit entrer michel salut michel michel tenu en laisse un maître non nommé à l’autre bout alors tout se met en mouvement le chien qui est content les hommes pareils qui se mettent à parler même le cuisinier de sortir de sa réserve qui ouvre un frigo sous le bar et prépare une assiette viande riz pour michel qui la vide en un instant et bientôt c’est autour de gyrophare tiens regardez qui arrive dit le patron gyrophare et il y en a deux quand je me retourne des gamins en poussette que leur mère conduit d’une main lourde pendant que le père tire la porte salut les gyrophares renchérit le patron regardant les enfants comme il l’avait fait juste avant pour le chien même attendrissement même attention qui leur donnera un bout de pain ça fait les dents tout en servant aux parents deux pressions

hier je suis allé à évreux écouter et voir françois bon c’était ledzep et la salle était pleine



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 12 octobre 2013.