écrin


reconstruire son bureau comme on refait un voyage quinze fois fait déjà et comme une coïncidence bureau et voyage la même semaine simultanément tu poses la lampe et montes dans le train poses l’ordinateur et prends la correspondance jettes les mots sur l’écran et gravis la pente fin de route on arrive
remettre ça
reconstruire sur le passé sans que ce soit la même chose plutôt une autre construction c’est rebâtir les mots s’enchaînent tu pousses la porte l’indicible se profile se dessine tu y es encerclé comme dans un écrin dont tu crains que le joyau ait vieilli alors pas à pas remonter la pente remonter le décor remonter le moral des mots plein la tête et non on ne craint rien de la défaite
remettre ça
reconstruire les parcours les déambulations arpenter le corps des lettres comme celui de béton bâtisse matrice lumière et ombre comme l’un et l’autre et que périsse la peur et que toujours restent l’indicible et les mots comme les pierres de simples parenthèses autour de la parole muette autour du silence ralenti et du blanc coloré on n’oublie rarement le bras qui te retient



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 3 novembre 2022.