ailleurs


à la rue on a arraché les passants les voitures même les chiens à la rue on a arraché le temps et tout à présent on a arraché le bruit les voix les hurlements on a arraché les corps affalés mendiants on a arraché les sacs aux mains des gens on a arraché jusqu’à l’odeur de l’essence

à la rue on a arraché ce qui semble la faire exister mais la rue est encore et nous seuls l’avons quittée

à la rue on a arraché la lumière mais c’était il y a longtemps et il reste à ceux qui n’ont pas connu ce temps d’inventer de nouvelles lueurs portés par de nouveaux espoirs de belles espérances comment ne pas en avoir



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 27 mars 2020.