le jour où on me prit pour fbon


j’admets le désordre des choses l’impossible arrivant le promis jamais atteint j’admets chacun et son bagage son langage tournant au bavardage j’admets que prédomine l’acte sur l’œuvre l’idée l’homme j’admets les jours les années le progrès et comment ce qui fut n’est plus jamais j’admets
j’admets mais critique mais nomme mais cite mais ressasse mais répète j’admets sans jamais admettre

je marchais le temps était beau l’air chaud on me rattrape me dépasse tourne la tête la remet dans le sens du corps et la retourne vers moi tête à tête je m’arrête je veux contourner l’obstacle corps dressé une main on me tend bonjour dit-il je peux vous parler demande-t-il non je n’ai pas le temps et il reprend juste un instant je voudrais vous parler de l’enterrement de limite de l’autobiographie aussi de goldsmith et puis pardon je ne suis pas qui vous croyez l’avez-vous seulement déjà vu il est plus petit que moi enfin plus grand il est plus vieux que moi enfin plus jeune certainement il est grisonnant je ne suis que gris il porte des lunettes pour voir mais voit sans alors que moi croyez-moi mais comment avez-vous pu me confondre à lui comment dites-moi mais pas eu le temps d’obtenir une réponse on m’avait tourné le dos et d’un bon pas on s’éloignait hâtivement



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 3 juin 2018.