
des berges et marais de l’estuaire on voyait le fleuve se perdre en mer
champs de roseaux fauchés une fois l’an et au beau milieu un bateau paquebot géant béant comme échoué et envasé sur une banquise de blé en mouvement
le sol était de terre pétrole en surface et fleurs en dedans et tu y étais allé en famille femme et enfants grands-parents prendre l’air un dimanche de printemps
chacun de tourner en tous sens courant les enfants tête au niveau des herbes heureux enjambant comme une forêt un géant le plus petit dans les bras à étendre son regard comme on les tend pour embrasser un paysage trop grand
une fourgonnette 4L au loin semblait retenir le paquebot le freinant comme un remorqueur un cargo dans le port et de faire tache blanche sur la coque noire du monstre éteint avant démantèlement
indifférente au paysage bien plus qu’au sol et à la terre ta famille semblait ne rien voir du fond de scène ni le paquebot échoué ni le déploiement des tuyaux d’inox crachant des fumées opaques et bleutées aux senteurs violentes et épaisses alors que vous déjeuniez

1ère mise en ligne et dernière modification le 17 décembre 2017.