parler encore


sur les murs les portes certains poteaux on peut lire j’existe. écrit au moyen d’un autocollant à la typographie noire sur fond blanc collé à la sauvette en passant marquage d’un territoire définition d’un lieu par une présence répétitive la récurrence du geste de la main qui applique et du message parlant de soi comme de tous de tous à la fois comme soi seul j’existe.

ailleurs au sol sur les bandes blanches des passages piétons s’effaçant à force d’y poser les pieds l’amour court les rues écriture manuscrite marqueur épais et le message de se déplacer de se renouveler quand l’effacement opère au point de ne laisser que deviner la trace grise des mots passés et parfois sur les murs sur les affiches les vitrines abandonnées

courage amour femmes hommes en rouge et noire autres couleurs sérigraphies placardées dans la ville qui finissent par être au jet d’eau enlevées qu’on recolle après même endroit même mur galerie de portraits on y est c’est moi qui parle nous qui parlons tous au travers de ces mots et rien à vendre rien à faire passer en force juste étendre sur nos maux le rêve d’autres



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 19 mars 2016.