personne


on a abandonné la ville on a muré les portes tiré les rideaux clos les volets de fer on a dans les rues monté des murs des palissades des clôtures on a vidé les immeubles de leurs habitants expulsé les hommes après leur avoir inculquer comme les seules valeurs du temps la pierre et l’argent on a brûlé les parcs les jardins pillé les musées les bibliothèques mais laissé pleins les supermarchés qu’aurait-on fait de ces marchandises inutiles et par milliers on a fait disparaître les voitures des rues et les meubles des intérieurs vidé les caves dispersés des combles le contenu on a éteint l’électricité coupé les réseaux démonté les antennes-relais asséché les fleuves il n’y a plus d’animaux

levé tôt ce matin j’ai parcouru ce qu’il est encore possible de parcourir quelques rues une place les berges du fleuve le traversant à pied par le fond dans la vase et le sable puis j’ai rejoint les forêts du sud de la ville que des trains traversaient sur des viaducs plus hauts que les arbres

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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 22 août 2015.