c’est toujours le hasard
on avait quitté rouen à huit heures précises le jour à peine levé un soupçon dans la nuit une ombre juste et avait roulé direction alençon puis le mans pour finir à angers quartier de la gare la brasserie de la gare y retrouver un ami architecte à qui on devait donner une enveloppe grosse comme une smart deux mois de travail sur trois panneaux que l’on dit A0 (A4 A3 A2 A1 et voilà le A0) plus des tirages des plans et images pliés dans une enveloppe reliés d’une spirale de fer numériques sur un cd-rom que l’on imprime à l’image du projet le tout rendu anonyme pour un bâtiment à construire à chateaubernard alentours de cognac qu’il déposerait le lendemain avant midi heure limite lundi
on avait quitté angers vers midi revenant sur nos pas nos traces notre route ayant décidé de se perdre au mans ville où n’ai jamais été que de passage bord de rivière l’ibis en contre-bas ville de pierre
en venant de l’ouest l’université sur notre gauche tissus épars blocs jetés odeur omniprésente du mac-do d’en face on est pourtant dimanche et découvrir au travers de quelques tiges sombres arborant un parking désert comme en fond de scène une écriture architecturale que l’on connaît cannons à lumière jaunes pâles pierre teinte de rouille béton blanc coffrage planches brise-soleil béton et verre aucun doute la bibliothèque universitaire construite par emmanuelle et laurent beaudouin architectes installés à nancy et ayant œuvré un peu partout sur le territoire (rénovation du musée malraux au havre, médiathèque françois mitterrand à poitiers, musée matisse au cateau-cambrésis par exemple) alors on se gare en fait le tour et quelques photos mais la déception nous prend architecture-collage multiples références aux maîtres (le corbusier / alvaro siza) et à part l’objet et la culture qui le fabrique on se demande de quoi du lieu est construit ce bâtiment-là

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