je lis marcher de françois bon le relis et encore le texte est court les phrases s’enchaînent s’entrechoquent les mots portent et ce qui s’ouvre devant soi est espace espace infini ville paysage

je pense l’école contemporaine un échec qui fabrique avant le travail de l’exclusion je me souviens les dates les périodes le noms des paysages dans les contrées lointaines je me souviens les exercices sans fin sans but sans résultat que je mettais de côté à résoudre une autre fois je me souviens les langues hermétiques les dialogues absurdes de personnages fictifs je me souviens de tout ce que je n’ai pas retenu qui ne servait à rien d’autre que de faire entre nous un tri un choix

je lis marcher et retrouve en un court texte ce qui fait sens ce qui enseigne ce qui grandit alors se remettre aux histoires raconter la sienne celle de l’autre celle de la ville ici ou là
les livres les textes les mots sont ce que nous avons de mieux pour avancer pas à pas