théâtre


arrivés l’été rien ne renseignait sur l’hiver à passer ici ni le froid qui s’installera ni la lumière diminuée ni les nuits longues les jours absents temps compté

la maison a trois faces rue allée cour trois façades ouest nord est et autour la course du soleil renouvelée sans cesse à l’intensité faiblissant chaque jour une pénombre de l’ombre à peine et la maison sur nous se resserre comme des bras aimant

le jardin traversé une terrasse un escalier la loggia d’entrée on a mis là deux chaises grès cérame au sol pour s’y installer et aux dernières journées chaudes d’été on entendait en nous la mer le ressac le vent souffler un temps là avant d’entrer qui aujourd’hui nous presse air froid

le ciel hésite entre le bleu et le blanc lumière d’hiver
la cheminée attend son bois le brûleur de la chaudière dissipant le gaz on préfèrerait les flammes rongeant l’écorce faisant braises puis cendres l’incandescence

la maison s’éveille la lumière y pénètre je reste là aujourd’hui

au grenier il y a une pièce immense vaste comme le rez-de-chaussée me vient l’envie de m’y installer malgré le froid et ce mince vasistas au toit lumière zénithale trop ponctuelle pour un si grand espace
un bureau sous les pans isolé enfermé protégé d’on ne sait quoi
un espace comme une salle un théâtre soi au milieu murs dénudés juste ça

avec les saisons la maison se découvre se dévoile juste qu’il faudrait ne plus la quitter
se poser là



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 21 septembre 2013.