on n’est jamais content
au musée des arts une exposition
dans l’œil des avant-gardes charlie chaplin
charlie chaplin dans l’œil des avant-gardes
on se souvient d’une œuvre monumentale et magnifique de kapoor un bloc de cire rouge haut comme un camion poussé tiré au travers du musée depuis l’entrée vers le fond traces de frottements amalgames de matières excédentaires aux linteaux dans les tableaux des baies aux plafonds on se souvient d’un cube d’un parallélépipède rectangle de cire rouge trop grand pour les portes qu’on avait forcé à passer on se souvient d’une œuvre qui occupait tout le musée comme elle nous occupe encore jusqu’à devenir la mémoire du lieu sa seule existence en soi sa présence
on n’est jamais content on devrait se contenter pourtant et ne jamais revenir dans de tels lieux dont la présence n’est plus en soi celle des espaces construits mais d’un songe d’un rêve d’un voyage d’une œuvre
charlie chaplin dans l’œil des avant-gardes est un collage inutile d’œuvres remarquables que l’on dit inspirées de son œuvre cinématographique comme trébuchet de marcel duchamp ou ce qui nous manque à tous de man ray
on aimerait là un développement une thèse des preuves
(on pense ici à jacques demy comment faire autrement et à son premier film dessiné à la main sur la pellicule effacée dans l’eau chaude du seul charlot qu’il possédait ne pouvant s’en acheter une vierge dévoré qu’il était par cette envie de fabriquer un film et on a cherché en sortant du musée le long de l’ancien canal comblé le garage demy où dans le grenier varda a retrouvé un bout de ce film alors que jacques mourrait)
au centre de l’exposition comme à la cité des sciences il y a un espace réservé aux jeux on se déguise en charlot on anime on ombre on lumière on noir & blanc et autour on regarde quatre films plutôt que duchamp man ray kupka ou moholy-nagy
on est jamais content
on a parcouru presque en courant le musée à l’étage avant de se désoler de la médiocrité de la librairie-boutique le café lui était plein à craquer