la dolce vita


le jour ne s’est pas levé sur le fleuve ce matin qu’une brume aussi dense que l’écume retient quelques corbeaux on les entend et des avions très tôt passant on penserait un lendemain de fête le jour de l’an peut-être on s’est couchés tôt pourtant un brunch vers midi à la cigale service déplorable un tour cours cambronne on y plantait des pensées la traversée du passage pommeraye cherchant la boutique que varda avait reconstituée pour jacques puis à contre-courant en sortir des pas au hasard dans ce centre-ville aux vitrines de banques martelées lapidées barricadées de contre-plaqué une bière vers deux heures chez les filles on y était allés la veille pour l’apéritif un café d’habitués des couples un au comptoir discret sans parler un à côté de nous assis et âgés pas besoin de commander il sait ce qu’on prend et les autres clients de venir les saluer avant la deuxième tournée des amis revenus de paris pour les fêtes la famille qui demain seront rentrés puis un café à deux pas du select fermé avant d’aller au cinématographe séance de 17h30 voir la dolce vita sièges rouges salle coincée entre deux murs de pierre près du café du cinéma et dans le foyer au moment de sortir de nous offrir un verre on a marché un peu encore au hasard cherchant où dîner on n’avait rien réservé en ces temps où il faut tout réserver le cinéma le taxi l’entrée au musée l’hôtel la brasserie la place au cimetière on ne sait jamais comme si on savait toujours et à l’avance ce qui va se passer comme si on voulait le savoir le prévoir on a trouvé une place au monseigneur de la rue couloir blanc accès improbable escalier de pierre en colimaçon décor berbère bas de plafond puis on est rentrés



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 25 décembre 2019.