mains


place de l’hôtel de ville être là
ceinture de béton percée de mille fenêtres droites et les gens de voir au-travers la place sur laquelle tu es et les autres comme toi par milliers les mains levées
d’un bras à un autre tissus tendus banderoles aux lettres noires manches retroussées on est au pied des colonnes dressées du pouvoir qui bientôt fléchira flanchera se couchera de côté on le sait
on demande l’unité l’art la paix et la paye des débouchés on demande et la ville autour de contenir nos voix de contenir la foule que d’autres plus loin à la balustrade du jardin regardent curieux ceux qui se battent à leur place et pour eux
les têtes tu sais d’où elles viennent l’hôpital renault total le port et l’enseignement toute la ville ici devant à attendre comme les tours reconstruites que tout se retourne se renverse s’équilibre
la ville est un mur on la croit un dedans et nous de ne nous y plaire comme si du jeu on pouvait être gagnants mais tout lâche la main comme le temps et on perd bien plus qu’on avait avant
les poteaux et les fenêtres dressés les dalles sablées de béton brut aux façades les halls vitrés et les corniches le métal noir des garde-corps et celui galvanisé des persiennes te font face l’architecture ici te surveille
le bruit monte de la place comme dans le ciel le soleil chaque jour et tous de recommencer les mêmes mots les mêmes chants et personne d’autre pour écouter et comprendre ce que le vent porte que les heures effacent
quelques bus de contourner la place des bus conduits par des non-grévistes des bus presque gris pour se fondre dans le ciel des bus aux passagers attentifs à cette foule réunie des bus comme dans un manège à tourner comme ça autour d’un axe sans fin sans but des bus il y en a peu en fait trois ou quatre et les autres d’être devant l’entrée de la mairie rempart d’acier le parking en est plein tous de travers à se demander comment sont arrivés là et comment pourront en repartir sans se cogner des bus à trois portes accordéons devant au milieu à l’arrière des bus aux tickets semblables aux portes qu’on plie pour les composter à la montée deux ou trois ou plus selon la longueur du trajet mais jamais moins un ici ça ne se dit pas ne correspond à rien
de la main on pourrait les pousser mieux les ranger les enlever si c’était pour jouer mais sérieux sont les hommes devant dressés et pleins de convictions poings levés
la place n’a pas d’armes et il n’y aura ni affrontement ni dénouement aucune issue favorable alors las les hommes de se répandre dans les rues orthogonales encore à parler des droits des congés et des collègues le mouvement de la ville de reprendre et la place de se vider
la rue aux arcades est une brèche irriguant le centre tout venant d’elle et la place un épanouissement en son extrémité tout s’y révélant mais la force se perd pareil et comme la vague sur le sable meurt le sol d’infiltrer et de ne laisser en surface que l’écume et l’usé
on les a poussés à déserter la ville laissée aux vents de l’argent
s’étaient battus pour elle pour nous pourtant
ils ont disparu avant



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 16 décembre 2017.