œuvres (récit de voyage #4)


on avait aimé ce moment ce lieu ce temps chaque chose ainsi fichée dans le sol ou juste posée temporairement on avait vu au gré d’une clairière dans le ciel gris de fer apparaître sur la terre des ombres étirées s’évaporant presque et les lignes blanches du parking que la lumière révélait stop en majuscules on avait lu fran lloron vas a morir comme l’ombre d’un homme pleurant sur le corps d’un autre mourant on avait attendu que le train vienne qui annoncé ne pouvait tarder maintenant
on avait apprécié ce moment ce lieu ce temps comme si une fois passé on avait dû faire demi-tour rentrer voyage fini et ça nous a effleuré de repartir faire volte-face vol retour ne gardant de la ville que ce qu’elle offre aux premiers regards regards lointains et même si de la ville on ne voyait rien vraiment on avait hésité incertains cigarette à la main
on avait pensé que rien ne devait être pris pour banal que tout valait pareillement on avait pensé à celui qui pour créer une relation spontanée à l’œuvre lit écoute parcourt celle d’un autre immenses tous deux l’œuvre et l’autre on avait pensé qu’ici commençait le voyage vraiment
on avait dit être prêts la ville avec des yeux neufs on la verrait comme la nuit renouvelle le jour

barcelone_février 2013



retour haut de page

écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
Licence Creative Commons (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
1ère mise en ligne et dernière modification le 21 février 2013.