les ombres portées


j’épuise carrère j’épuise toujours ceux que je lis écoute suis je rattrape le temps perdu les livres passés lis en continu les uns après les autres un peu au hasard des trouvailles ses romans ses non-fictions ses palabres ses paroles ses articles commandant ce matin encore le film du retour en russie après avoir vu la moustache je le suis à la trace
j’épuise carrère autant qu’il m’épuise tant il écrit sur lui tant il tourne autour de lui-même se nourrissant de son histoire ou de celles d’autres qu’il fait siennes je l’écoute arrogant narcissique fier je l’écoute méprisant vulgaire odieux je l’écoute informé cultivé précieux je l’écoute mais il me fatigue tant son monde qu’il pense immense est petit il tient dans ses mots qui se répètent il tient dans l’impossibilité de dire l’être
j’épuise carrère mais le champ est clos le territoire ceint d’une frontière aux postes de passage disparus que remplacent des murs qui l’enferment



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 12 avril 2017.