miniature


à venir ici on se retrouve se voit sans miroir sans mémoire juste un repli sur soi que les murs et le creux de l’espace enveloppent comme le corps de l’autre les bras on sent la matière qui enceint on sent la lumière qui étreint on s’apaise se pose prenant la mesure du lieu et des choses on se fond dans le silence se tapit dans le gris de la matière béton rugueux crépi blanc la lumière et l’ombre et les quelques couleurs jetées sur les portes les rideaux les tuyaux les caissons comme de simples ponctuations trop faciles pour s’y laisser prendre trop primaires pour se laisser faire on se meut se déplace parcourt le lieu le croit mais avec peine les yeux voient ce que le corps ressent mieux on avance aveugle de tout vers le creux immense entendant son battement parfois ses cris mais rien d’autre que soi entre les murs gris et les pans de verre à la partition muette et aux notes sourdes on s’entend

le couvent est un lieu qui n’a que faire des alentours tant le monde y est contenu peut-être en miniature soi seulement et peut-être cela est-il suffisant



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 18 février 2017.