où dois finir


je me perds facilement lors de mes déplacements m’égare bifurque tourne à l’improviste quitte la route prends un sentier et en sors crapahute escalade ce qui empêche contourne ce qui contourne je marche longtemps au hasard mais toujours sais où dois finir et parviens
juste le temps de s’allonger le paysage de se déployer la ville de s’étendre et s’étirer comme le regard lorsque qu’assis à le fixer l’horizon nous absorbe tout entier
une place
un passage
un café
une vue
un mur
une pierre
ici une tour érigée au béton matricé là une cabane vétuste peinte de vert et éventrée
ici la ville abandonnée la ville délaissée la ville oubliée et toutes les histoires mêlées
ici des rails sous les feuilles tapis comme pour se protéger de ceux qui cherchent encore ce qu’on pourra démanteler effacer
ici les traces
ici les mots
à tant faire de détours on découvre et connait ce qui ne s’apprend ni se voit ce qui s’oublie et s’efface avant de disparaître ce qu’on retient en soi comme le souvenir d’être



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 12 février 2017.