voyage à tokyo XXIII


le jour n’est pas levé la ville déjà s’agite voilà des heures que je l’attends au terminal des bus de shinjuku un accident un attentat peut-être je ne vois rien n’entends rien je m’inquiète elle devait rentrer aujourd’hui qui était partie hier survoler le monde dure autant que n’importe quel voyage de la campagne jusqu’à tokyo ou bien avait-t-elle raté son vol pris du retard lors d’une escale s’était endormie sur un banc d’aéroport en inde à bombay le jour se lève et je sombre ce retard ce silence sur le quai
marcher à pied jusqu’à la maison de l’angle en pousser la porte la refermer se retourner et s’assoir se déchausser la salle est vide froide grise la lumière au dehors semble tout entière accaparée par la maison voisine plus haute plus grande un fauteuil dans un coin s’endormir enveloppé de la peur et du silence de l’absence c’est le téléphone qui réveillera
elle était à paris n’était pas partie n’avait pas pris ce vol ni n’en prendrait un autre elle restait je reste ici dit-elle voix claire et sûre tranchante peut-être je reste ici qui raccrocha sans ne plus rien dire se taire abasourdi
sortir marcher dans les rues de la ville courir presque
tout est fini



retour haut de page

écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
Licence Creative Commons (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
1ère mise en ligne et dernière modification le 1er janvier 2017.