un jardin n’est pas affaire de parcelle


il y a quelque chose d’absurde à vouloir étudier un site en se limitant à ce qui sera l’emprise possible du projet car quoi de plus illimité qu’un site quoi de plus vaste que la surface-même du sol-territoire que ni les frontières ni les lisières ne limitent
site-territoire site-total
on nous parle de lecture sensible de soi en dedans du ressenti et on nous impose quelques thèmes d’analyse limités et subjectifs de surcroît sur ce qu’on imagine être ou appelle abusivement nature mais on ne parle pas d’urbanité de ruralité de vallée de mont de creux de plein de voirie de forêt transformant chaque chose bâtie en un point remarquable ou banal du territoire qui n’est rien rien d’autre que lui-même un point
territoire-total
hautot-sur-seine comme une avancée sur la boucle du fleuve un coup de poing dans le ventre du méandre repoussant la falaise lui faisant face s’y frottant s’y cognant perdant mais qu’importe une avancée un plein en pente douce ou plus abrupte vers l’eau grise remontant des marées une main tendue vers la rive gauche un temps calme le repos et là à côté un peu plus à l’est son opposé comme deux mains qui se serrent s’empoignent rouen qui répond méandre contre méandre plein pour plein plaine et vallée côte et berge terre contre terre que l’eau écarte dans un courant noueux
il y a des routes au sud des usines la pétrochimie le charbon les conteneurs puis une autre boucle de la seine au-delà de la forêt et de robert-le-diable les restes du château érigés il y elbeuf et ses environs une lanière d’eau comme un fouet de cuir jeté à terre lancé devant claquant dans le paysage marquant la peau taillant la chair saignant le territoire
échelle-total
le site est sans limite juste quelques lisières quelques frontières passages masses qui s’étend autant que le fleuve s’étire se comprend comme on le remonte le descend comme on coupe les méandres par les routes rapides ou en suit les berges par le chemin de halage
site-environnement
prenez des cartes parcourez arpentez sinon quoi vos analyses laissez tomber

proverbe japonais
qui regarde un arbre ne regarde pas la forêt



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 30 septembre 2016.