comment on construit un présent à partir de son passé
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savoir se taire
se taire et ne pas savoir
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les mots sont faibles pour dire une expérience
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on préfère finalement se taire que mal dire les choses
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taisons-nous
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s’il suffisait de taire les choses pour qu’elles disparaissent nous serions tous très silencieux
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comment une parole se dit en se taisant
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vouloir affirmer ce qu’on veut taire
c’est presque à l’origine de mon désir d’écrire
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plus le non-dit que le silence
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ce n’est pas un silence mais un non-dit
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une telle obstination à se taire dit
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la grande histoire travaille notre vie sociale et inversement
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incompréhension à monter une humanité commune
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trouver un lieu commun
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j’essaie juste de mettre les gens en situation
je ne juge pas je regarde
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quand l’homme cède à la violence est-ce qu’il cède à la violence ou est-ce sa vraie nature
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est-ce l’humanité la violence
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c’est parce que les gens croient en ce qu’ils font qu’on peut parler de tragédie
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la guerre est toujours une défaite pour l’humanité
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quand une question est formulée cela transforme la fatalité du monde
c’est déjà une façon de s’en sortir
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le roman c’est l’art de reformuler les questions
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on a besoin de beaucoup d’idées
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expérience du corps dans une situation
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l’impression d’avoir enlevé plus qu’écrit

laurent mauvignier à propos de des hommes éditions de minuit_2009
propos recueillis dans une librairie rouennaise le 17 novembre 2009