une île


de la terre il n’y en avait presque plus ici sol couvert de dalles grises seuils et socles de bâtiments disparus comme des empreintes éparses traces vestiges et ces tapis de béton d’aller chercher profond une pierre pour s’accrocher tenir résister au lit de la rivière proche et tristement canalisée
l’usine avait fermé peu de temps avant n’en reste que le pont d’accès un enjambement étroit et puissant que franchissaient chaque jour les ouvriers venant travailler là et les camions qui en repartaient chargés de rouleaux bitumineux d’étanchéité à poser
le site d’abord perçu comme une île isolé entouré des terres s’est révélé centre du monde les peupliers et la voie ferrée désaffectée à l’ouest le jardin en mouvement au sud la rivière l’autoroute et les collines à l’est et au nord le regard se perdant dans la vallée
d’abord perçu comme une île le site est devenu celui vers lequel on se tourne se retourne et par lequel on se repère une centralité
au sud un tiers fut laissé vert sorte de réserve paysagère jardin nature que les saisons feront évoluer et l’eau de la rivière de temps en temps inondera
les deux autres tiers furent construits manière d’enceinte première et primitive un mur une palissade les deux se superposant venant contenir en dedans les usages et les lieux où des vides comme des places et des pleins comme des bâtiments jouent à la ville maintenant
le tout est sorti de terre on avait pris deux ans pour en dessiner les plans
on a gardé l’idée de l’île et de l’isolement on a travaillé les cadrages sur l’horizon et ériger le béton comme de la pierre dignement

(louviers_centre aquatique_communauté d’agglomération seine eure pour maître d’ouvrage)



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 23 juillet 2013.