effondrements


il était assis
le jour naissait
les yeux clos il parlait

j’ai toujours tout détruit tout mis à terre
le peu que je bâtissais sans le vouloir je l’effondrais
tout m’emportait me transportait tout me faisait vivre mais
le temps passant je me mettais à tout détruire à renier à contredire
le bruit de la rue parvenait à couvrir sa voix affaiblie et ténue
on ferma la fenêtre

j’étouffe je ne veux plus rien de fermé comment sortirais-je comment
les yeux clos encore il continuait
il faut de l’air en soi c’est insuffisant
il faut le vent et la lumière
il faut toujours pouvoir fuir maintenant
ses mains l’une sur l’autre se serraient comme l’une celle d’un autre
je ne peux plus compter que sur moi
ils ont tourné le dos et la tête ils ont monté complots
ils veulent me voir disparaître une seule idée en tête fautif de tous leurs maux
il ouvrait les yeux regard absent se perdant un instant dans le jour
fermant les yeux il reprenait

je ne les aime pas
pour aimer il faut tout apprendre de l’autre
le connaître mieux que son père
tout savoir
et je ne sais rien de moi



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 25 août 2015.