confusion & architectes


on nous pose la question (insensée) « comment inscrire dans un projet architectural esthétisme respect des usages et de l’humain dans un cadre budgétaire réglementaire et technique de plus en plus contraint ? »

sans doute y a-t-il confusion simple confusion
esthétisme a quoi à voir avec usages avec budget avec humain ?

l’esthétisme est une doctrine mettant au premier plan le raffinement et la beauté hors quoi de plus discutable que la beauté que le beau et quelle méconnaissance des questions régaliennes qui encadrent et régissent la profession et l’exercice de l’architecte maître de l’œuvre que d’évoquer ce qui ferait sa spécificité sous couvert du mot « esthétisme »

alors revenons aux fondements d’une profession sinistrée que la crise et la méconnaissance envers l’architecte de ses commanditaires chaque jour réduisent un peu plus à un simple faiseur du beau artiste au coup de patte démonstratif travailleur charrette

la réalité est autre

l’architecte dont l’exercice de la profession est réglementé par la loi de 1977 sur l’architecture est garant du respect des règles des lois des normes garant signifiant juridiquement responsable et en cela et à ce niveau il est le seul
lorsque l’architecte aborde la question de l’art ce n’est que pour inscrire ses projets dans une démarche sensible et culturelle convoquant ce qui est commun à tous et dans le seul but de fabriquer une réponse contemporaine et pérenne
l’architecte est en france diplômé par l’état au regard duquel il devient garant du respect des lois et d’enjeux aussi importants que ceux de fabriquer la ville un habitat un lieu de rassemblement ou d’éducation
l’architecte n’est pas cet artiste fou (vision ô combien fausse des artistes eux-mêmes) éloigné de toute réalité et dire ici qu’un quart des architectes exerçant a un revenu annuel inférieur à 10 000 € devrait ramener à la raison

comprenez-moi
le rôle même de l’architecte est dans le cadre de son exercice d’inscrire tous projets dans le respect de l’individu des usages du budget de la réglementation et des techniques et l’enjeu est de taille
qui gère aujourd’hui une telle complexité ? qui assume autant de responsabilités ?
la hauteur imposée de sa prime d’assurance suffirait à dire à combien s’estime sa responsabilité

alors à la question posée ci avant répondre par l’invention la continuelle invention de réponses nouvelles tenant compte des multiples contraintes et de la responsabilité qui incombe à chaque architecte
inventer dans le respect des lois des budgets et des programmes des architectures fonctionnelles et émotionnelles inventer au travers de ce qui fabrique la culture d’hier celle de demain



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 5 décembre 2014.