green velvet


on avait gravi les marches quatre à quatre volées droites paliers courts le pied à peine sur le béton le plafond resté brut et les murs de briques peints de gris où subsistaient quelques inscriptions vestiaires hommes vestiaires femmes réfectoire administration avant de traverser le premier étage occupé envahi gagné par une végétation de boites de plastique enchevêtrées de bois découpé entassé de morceaux de terre cuite éparpillés de plaques de verre émaillé et de continuer de monter escalier identique au premier juste une porte de verre panneau coulissant léger flottant de barrer le passage que d’une main on déplaça comme d’un rideau le voile la pièce au second était immense le sol fait de tomettes aux couleurs de la terre que de grandes fenêtres en longueur éclairaient rais de lumière ombres espace vide qui contrastait avec celui auquel il se superposait comme de l’autre le négatif
on a mis du temps avant de voir ce rideau de velours vert drapé tombant impeccablement fixe comme figé au centre du vide tout se mettant à tourner autour comme attiré vitesse croissante velours absorbant profondeur du temps sur lequel on est venus se cogner rideau comme mur et à sa surface on a frappé qui sonnait dur le velours comme le verre miroir de tant

(l’image provient d’une installation de sophie dubost au frac_haute-normandie 2014)



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 1er juin 2014.