les villes je finirai par les rejeter


la voiture garée une vallée sur la droite en montant une ravine immense et au fond quelques bâtiments d’entreprise une brasserie une distillerie des immeubles de logements le regard les évitant presque qui cherche la mer s’y perd le bleu le vert ouvrir la portière descendre et sentir sur la peau la chaleur comme un manteau avancer tourner à gauche rue du grand marché et plonger dans la ville la mer encore qui en dessine l’horizon marcher en tous sens regarder voir quelques images prises des enseignes les mêmes qu’ailleurs des noms comme des recettes rengaines pour le système tout va bien achetez
le photographe chinois repéré lors du dernier passage a fermé rideau et boutique plié bagages peut-être a-t-il ouvert un restaurant japonais comment savoir et la librairie rany toujours vide et désertée de tout est livrée à la vente de vêtement en façades cintres accrochés au rideau de fer plateaux sur tréteaux couleurs variables je me perds
les villes je finirai par les rejeter
en marchant jacky et moi on parle il est né là quelque part dans la montagne descendant vers la mer pour le collège le lycée un iut deux ans à lyon pour compléter et revenir ici travailler on parle du chômage des gens d’ici ceux à la peau noire on parle de ceux qui de métropole viennent s’installer tellement il fait bon vivre la mer le bleu du ciel que chassent les nuages plombés les marches dans les montagnes une île de rêve où sept jeunes sur dix sont sans travail là à trainer
je me sens mal à l’aise

_la réunion _saint-denis



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 28 février 2014.