dans le train un corps dévale une pente


reprendre le train celui de l’est des heures de traversée campagnes étirées villes éteintes des heures à rouler dans la nuit quatre couchettes parallèles et perpendiculaires à la fenêtre comme un écran sur le noir néant à peine quelques lumières traits furtifs idée du mouvement reprendre le train comme faire marche arrière renoncer qui n’est autre que d’avancer le contraire tu peux en être certain dans la cabine une mère et ses deux enfants jeunes encore elle les borde les endort et vient au-dessus de l’un d’eux s’allonger un peu qui ne dormira pas qui ne dort plus plus jamais qui s’assoupit parfois un court moment mais le train le mouvement le bruit saccadé du fer sur le fer et le froid qui tombe l’empêcheront de se reposer sûrement
son corps semble voler légers soubresauts légères ondulations sous le drap blanc qu’une simple couverture de laine déballée d’un sac de plastique transparent peine à isoler de l’air ambiant son corps se retourne cherchant la nuit cherchant le rêve qui effacera l’ennui et se retourne encore qui part roule dévale une pente imaginaire et blanche son corps fuit le roulis le bruit des essieux et les paysages invisibles l’accompagnent des yeux
dans le train les portes se sont refermées comme les rêves en claquant un bruit de bois et de métal un bruit coupant dans le couloir vide que des veilleuses persistent à éclairer comme les étoiles le ciel inutilement un corps au loin passe latéralement comme venant des portes donnant sur les voies qui y retourne justement et seulement de passer par là et son corps à elle stabilisé dans le temps flotte sous le drap les mains à plat les yeux ouverts elle fixe quelques mots inscrits en elle les répète les entend mais à voir le sommeil dans lequel sont plongés ses enfants elle sait combien elle rêve maintenant



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 3 novembre 2013.