croisements _c’est de l’autre soi


réflexion sur le tiers livre de françois bon _notes

interrogé sur ce qu’est une bonne photographie, bernard plossu répond une photo sur-réelle dotée d’une force mystérieuse et étrange, une photo qui vous dépasse. une photo qui est dans la non-description, le non-compréhensible, le non-explicable.

ce point de convergence entre ce que dit bernard plossu de la photographie et ce que le corbusier dit de l’architecture sert de fondement à « croisements »
ce que le corbusier appelle l’indicible

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liés à aucun contexte aucune situation aucun lieu précis
liés au fortuit
loin de la réalité
matière brute
les choses de peu
faire advenir l’autre
extrait / emprunt / empreinte
charme du quotidien
poésie de l’ordinaire
fait divers
fascination pour le rien le simple
la vie arrêtée
abstraction de tout

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l’idée serait justement que c’est toujours un autre univers qui nous ramène au nôtre
toujours l’univers d’un autre qui nous ramène à soi

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au-delà des familles ramifications mots clés et chapitres tierslivre est une étagère numérique où chaque chose écrite par françois bon prend place

l’écriture est la reproduction de la parole par les lettres (littré)
elle peut être idéographique
elle peut être phonétique
elle peut être syllabique
elle peut être alphabétique
elle peut être hiéroglyphique
elle peut être démotique

l’écriture comme émanation de soi
l’écriture de l’autre comme l’émanation de soi

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françois bon reprend sur le tiers livre le texte intégral de limite qu’il est contraint de retaper et publie à l’avancement chapitre après chapitre
la complexité première du texte amendé par minuit corrigé même et repris se voit révélé par la ré-écriture
françois bon annote augmente développe corrige le texte initialement publié

si l’outil est l’écriture le médium est le mot
chaque mot en convoque un autre
chaque mot parle d’une histoire entière résumée en lui
chaque mot est en soi plus qu’un texte
un tiers livre tout entier

limite est le tiers livre avant le tiers livre
un écho à son temps

parler
parler de son temps au travers de soi
parler de soi comme parler des autres

limite serait la démultiplication de soi comme une exploration des autres

à la relecture de limite que françois bon fit re-paraître sur le tiers livre surgissent des formules devenant slogans ou aphorismes que je note comme parties d’un tout dont le sens est précis et situé dans le texte et universel une fois extraits

universel (d’une même espèce) pourrait ici se dire individuel
qui est lié à soi

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soi étant le même que l’autre

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les objets les êtres qui nous entourent parlent mieux que nous de qui nous sommes 
pourvu qu’on le dise pour eux

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(je propose)

françois bon a utilisé en couverture d’une vingtaine de lettres-info publie.net mes photographies comme je les produis hors contexte

limite et un fait divers de françois bon sont deux textes sur lesquels je travaille par interprétation libre du texte au travers de photographies choisies dans ma propre bibliothèque
il n’est ni question d’illustrer ni de montrer ni réellement de dire
il est question comme l’écrit si souvent pascal quignard de re-dire
aucune invention s’oublier soi-même pour mieux se découvrir
chaque mise en relation texte (extrait) / photographie engendre résonance infinie



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 1er novembre 2013.