de la ville l’envers


il nous avait dit ça vous plaira la mer le sable le vent peut-être oui le vent il y en aura
il nous avait dit ne venez pas trop tard le dimanche il y a foule des parisiens ou presque ici de paris c’est la banlieue riche alors on ouvre tout ce qui vend tout ce qui s’achète ils adorent notre ville comme du miel qui les prend au piège au piège
il nous avait dit n’allez pas en centre ville garez-vous au large gardez vos distances cette ville-là plume plus qu’elle n’offre c’est une banque banqueroute assurée vous verrez et on a vu (on savait)

la mode est aux porsche et aux gros 4X4 allemands il y en a partout qui font mine de ne pas vous voir pour sur vous gagner quelques mètres de bitume avant de s’immobiliser devant l’entrée du grand-casino ou de l’hôtel aux suites royales 5500 € la nuit carte visa business seulement s’il vous plait
hier on regardait à la chaleur d’un feu un film d’anne philippe ici, là-bas, ailleurs une cité à saint-denis une cité abandonnée dont on mure les grandes baies avant de détruire la mémoire des habitants certains y vivaient depuis quarante ans et elle de finir par projeter sur les agglos plâtrés le film fait durant sa résidence alors aux baies murées se superposent les témoignages à l’ombre la lumière à la destruction de chacun l’histoire

à deauville on se promène le regard haut un vêtement molletonné sur les épaules quelque soit le temps une écharpe au vent
à deauville les chaussures ont des paillettes des talons pour les baskets enfile tes lunettes il risque de faire beau beau
à deauville ils sont seuls entre-soi un ghetto alors on quitte la ville longe la côte remonte vers le havre qui dessine l’horizon et prend un verre village abandonné l’hiver
le cabaret normand vous savez

on était allés voir un festival photo planche(s) contact #3
on a été très déçus



retour haut de page

écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
Licence Creative Commons (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
1ère mise en ligne et dernière modification le 27 octobre 2013.