(hôtel de ville) à louer


en limite des anciennes fortifications devenues boulevards et mails il y a la ville à perte de vue qu’un nouvel hôtel de ville venait ancrer dans le sol comme un miroir reflets de soi reflets de l’autre relais nouveau départ
en limite de la ville historique (celle figée dans la pierre) montpellier a repris plusieurs fois vie ou a essayé mais l’essai ne suffit pas alors on abandonne avant de détruire l’image de la démocratie celle d’un hôtel de ville et de ce qui l’entoure celle de l’espace public sans automobiles sans plus personne d’ailleurs sauf à deux pas un centre commercial immense où tout ce qui se vend et se rachète sans cesse trouve place mais je n’en parlerai pas
les lettres de métal HÔTEL DE VILLE ont été déposées comme on supprime au pignon le nom d’une boutique fermée à oublier laissant place à une trace de l’écriture l’ombre sorte de négatif parlant de la disparition même du pouvoir communal et au dessus comme par ironie on a affiché les agents de biens filiales des banques qui loue ce qui commun devient privé
la composition semble savante avec un bloc de verre découpé finement rythmes horizontaux marquant les niveaux et les verticales toutes régulières on croit lire les quatre étages puis se reprend le dessin plus savant plus subtil un attique mieux qu’une corniche un détail qui finit le bâtiment
la dalle au sol montre encore un dessin de bastion marbre vert marbre rouge et du blanc et du noir assemblage régulier appareillage presque parfait et sur le toit du bâtiment bas qui abritait le hall séparant les flux un parallélépipède marron strié comme un soulages que pointe un cannon à lumière vert cuivre alors on imagine ce qu’on ne voit pas de la place mais qui depuis les étages de bureaux devait se lire une composition abstraite l’art dans la rue
à deux pas la ville-corniche la ville-colonne la ville-décor de l’antiquité le pastiche à la gloire des empereurs
à deux pas l’art et l’équilibre la finesse et la recherche ont quitté la ville
montpellier est une grande ville avec éparses de belles architectures comme si tout ça avait un sens
montpellier est un cliché la pierre ici les supermarchés tout près une grande place une comédie un mail des platanes des banlieues infinies un périphérique embouteillé et l’œuvre absurde d’un homme élu pour diriger



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 4 octobre 2013.