forêt


l’étage quitté me suis installé dans le bow-window du séjour bureau étroit fait d’une plaque de verre sur des pieds d’acier devant un haut vitrage cadrant dans la nuit la lumière blanche d’une pleine lune électrique lampadaire de la sente jouxtant la maison où se focalise mon attention dès que tête relevée je cherche dans l’obscurité l’horizon
la pluie fait briller les dalles de la terrasse que l’on vient de dresser récupérant enfouies sous la terre et l’herbe du jardin les pierres plates des anciens sentiers comme on mettrait à jour les fondations d’une voie romaine sous des cultures oubliées et s’y reflète un peu jaunie la lumière blanche de ce lampadaire avancé on le croirait d’ici entré chez nous éclairer
entre les dalles les joints se creusent la terre se tasse je n’ai mis ni mortier ni sable préférant que ça se soulève ou s’affaisse sous nos pieds que la terre en-dessous respire et que l’herbe et le trèfle les remplissent comme des forêts gagneraient nos rues soulevant façades et esplanades où nous marcherions étonnés
on verra demain au lever ce qui a poussé le sol est chaud et fertile de l’été

j’aimerai rester encore un peu attablé voir la forêt arriver



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 24 août 2013.