mur #9


il fallait marcher hors de la ville comme pour s’en extraire qui était tentaculaire un bras ici un autre là et encore dans chaque creux de la montagne une grappe de maisons toits de tuiles parfois remplacées par de petits puis avec le temps de plus grands immeubles blancs de la cité un allongement alors s’éloigner de la gare et du centre supposé s’écarter autant que possible gagner le vert marcher

quelques rues d’abord qui descendaient de cette sorte de promontoire faussant sur la ville le regard allant sud elle s’ouvrant sur la mer plein ouest mais descendre quitter les hauteurs longer les boulevards bruyants de voitures et de mobylettes que des places circulaires et des marchés occupant les contre-allées animaient tout autant et la trouver là tomber dessus comme par hasard plantée de biais accostée la cité érigée

à la nappe urbaine elle répondait d’une verticalité violente tête haute dépassant les paysages les devenant tous formant un autre promontoire des rues plaines plages et montagnes qui était le bout de ma course parti au matin de paris train corail billet payé par l’armée droits obtenus lors des services rendus qui me feront aller pour la première fois à arles puis marseille voyager

si tant de barres d’immeubles sont devenus depuis des murs celle-là n’en est qu’une pierre posée avec sagesse et connaissance parfaite de la course du soleil des heures des vues et tempêtes alors comme appelé par elle s’y laisser entrer passer le hall les ascenseurs et émerger sur le toit qu’un mur hauteur d’œil ceinture d’un trait laissant au loin l’horizon la mer les monts et au cœur en son sein le jeu magnifique des volumes sous le soleil méditerranéen

un autre mur sur une estrade quelques marches et sa superbe dressé aux vents fond de scène théâtre chantant se poser se reposer maintenant



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 13 août 2013.