il y a à l’angle du mur une faille fine comme un éclair que l’on ne voit que de près adossé à lui appuyé ou assis contre on dirait un ravin une vallée incertaine menant jusqu’à son faîte tête en arrière ciel pour repère
il y a une ombre portée de lui sur le sol le frais est là et l’on s’assoit se pose à même la terre les mains à plat le dos droit attendant que la course solaire nous repousse plus à l’est du jardin
il y a de l’autre côté du mur la pluie qui crépite au sol flaques multiples en mouvement tempêtes infimes presque de l’orage le grondement mais ici rien ni eau ni vent l’ombre posée au sol et soi seulement
il y a un temps que nous n’allons plus de l’autre côté de la pierre délaissant la lumière grise du temps comme on met de côté en arrière sorte de souvenirs encombrants
il y a longtemps