dies de mercat (le jour d’après #1)


on avait nos habitudes lui de dormir plus que moi on devait se retrouver plus tard dans la matinée sa nuit achevée la mienne encore à vouloir s’installer qui déjà marchais de la périphérie vers le centre pour le dépasser traverser de part en part la ville parallèlement à la mer sans jamais ne l’approcher ni même la voir qui ne semble pas être tant qu’on ne l’aperçoit comme une échappée faute à la grille à la répétition planification échiquier pion avançant lentement sans idée de ce qui l’attend jamais

il avait dit demain matin fais sans moi on se retrouvera plus tard c’est certain qui devions déjeuner ensemble près de l’université vers treize heures avec b.
il avait dit je te rejoindrai prenant le métro te rattraperai là où tu seras comme si on était là où on semblait être j’avais acquiescé je t’appellerai c’était compliqué
il avait dit je veux bien t’accompagner quand je le lui avais proposé la visite du pavillon dit de barcelone que quelques dizaines seulement de voyageurs parcours chaque jour alors que la sagrada dégueule de touristes portiques de sécurité vigiles parcours fléchés souvenirs à vendre dans des boutiques préfabriquées comme des algéco de chantier
il avait dit on verra

on avait vu le ciel de la veille éclaircies temps variable au matin se changer en pluie sol brillant reflets gris parapluies aux mains bras relevés les essuie-glaces battant un rythme régulier à la surface des mondes écrans vitrés j’étais à pied marchand au hasard des abris des appels de la ville napée
un marché
ça ressemblait à ailleurs à n’importe où juste parce que seul comme tant de fois déjà
seul ici
et là
c’était le regard de l’un qu’on attendait de l’autre

barcelone_février 2013



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écrit ou proposé par : Emmanuel Delabranche
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1ère mise en ligne et dernière modification le 13 mars 2013.